ANNE-MARIE GUILLEMAN

Née en 1969 à Bernay en Normandie, Anne-Marie s’initie très jeune à la peinture et se perfectionne pendant dix années grâce à l’enseignement du peintre normand Michel Leclerc, tout en suivant des études littéraires et artistiques. Suivent des formations au sein des Ecoles Nationales d’Arts Appliqués Estienne puis Duperré à Paris. Elle rejoint ensuite la SFP (production TV) aux Buttes-Chaumont en qualité d’assistante décoratrice. Après cette première expérience professionnelle, elle prépare le concours et intègre la FEMIS au Palais de Chaillot pour des études cinématographiques spécifiques au décor de film. Immédiatement après, elle incorpore le milieu des productions de cinéma et y restera dix ans en qualité d’assistante décoratrice. Elle participe à de nombreux films tels que « Lucie Aubrac » de Claude Berri, « Le Cousin » d’Alain Corneau, « Michel Vaillant » de Louis-Pascal Couvelaire, etc…
Au début des années 2000, les décorateurs passent de la création classique et traditionnelle à la production assistée par ordinateur. Le métier change, entraîne frustration et insatisfaction, les contacts humains disparaissent, la valorisation du travail s’amoindrit… En tirant les conséquences de cette situation et souhaitant plus d’autonomie, ayant toujours peint, Anne-Marie décide de lancer sa carrière professionnelle d’artiste peintre en 2003.
A 16 ans, elle a découvert le voyage par un séjour au Sénégal, et n’a cessé depuis de s’ouvrir au monde, ce qui lui a permis de fixer d’autres horizons sur la toile : Allemagne (avec exposition à Berlin), Angleterre, Maroc, Vietnam, Turquie, Pays Bas, Etats-Unis, Russie, Dubaï, Groenland, Islande, Québec… Grèce où elle partagera le quotidien de pêcheurs et de leur famille.


Elle participe également à des marées à Port-en-Bessin, elle navigue à bord du cotre aurique Déhel, embarque pour de longues traversées à bord de plusieurs navires de la Marine Nationale et de nombreux navires de commerce au long cours. Autant de sources d’inspiration qui sont à l’origine de son envie de peindre la mer, les ports et les hommes qui y travaillent.
Pour développer encore sa compréhension de l’environnement maritime, elle effectue deux fois la navigation du sud de la Norvège à la frontière russe à bord de l’Express Côtier. Ces escales portuaires vont être une révélation : lors des très longues nuits polaires qui montrent les infrastructures et les navires sous un éclairage si particulier, elle éprouve le besoin d’exprimer et de figer ces moments par sa peinture.
Cela lui vaudra la plus belle des récompenses lors de sa première participation au Salon de la Marine. Son travail réputé des clairs-obscurs a passionné immédiatement le public tant en France qu’à l’international. Son talent exprime toutes les sensibilités et émotions que cherchent les amateurs et collectionneurs d’art maritime, toujours en quête d’une vraie création et d’une signature artistique originale.


Récompensée d’une Médaille d’argent au Salon de la Marine 2008, prix du Conseil régional de Haute Normandie, achat public d’œuvres par le Conseil Général de Seine Maritime et par la ville de Bernay. Anne-Marie a intégré de nombreuses collections privées. Elle poursuit son travail aujourd’hui installée à Granville.
Expositions personnelles ou collectives, en galerie ou en espace publique officiel : Saint-Malo, Brest, Mortagne-au-Perche, Abbatiale de Bernay, Caen, Luc-sur mer, Avranches, Verneuil- sur-Avre, Cabourg, Le Havre, Rouen, Honfleur, Pont-Labbé, Berlin, Paris, Elbeuf, Arcachon, Oléron, Port-en-Bessin…

La nuit en mer…
Quitter la lumière rouge des coursives, pour trouver sur les extérieurs le spectacle magnifique et tranquille de la mer et du ciel confondus, unis dans un même espace avec pour seul repère les étoiles, dont les poussières d’or marquent la route à l’arrière du navire. Dans la grandeur de la nuit et de son silence écrasant, chaque point lumineux, chaque bruissement sonore prend une ampleur solennelle.
Anne-Marie Guilleman


A quai…
Entre la parenthèse du monde terrestre et celle qui s’ouvre sur la mer.
Embarquements, appareillages, escales… telle une sentinelle noctambule j’adapte mon regard dans l’obscurité et là, sous le coup des halos des projecteurs ou des phares d’engins, la vie portuaire laisse percevoir deux manœuvriers aux amarres, une silhouette qui passe la coupée, une pile
de caisses quittant le sol, happée par une grue, un portique. La lumière se diffuse toujours dans l’atmosphère, même la plus ténébreuse : chaque lueur, chaque éclat, chaque luisance perce avec violence le voile sombre en un concentré de lumière et de force vive, et c’est ce qui rend ces ambiances si particulières, celles que je me plais à mettre en scène.
Anne-Marie Guilleman